Saint-Pierre. Photographies de 1850 à nous jours

Quatre-vingt-dix exemplaires extraordinaires en grand et très grand format sélectionnés dans les vastes collections de l'Archive Photographique Municipal conservé auprès du Museo de Roma, avec un petit lot de photographies contemporaines de l'archive de la célèbre agence Magnum Photos, seront installés dans les salles d’exposition de Palazzo Braschi pour inviter le visiteur à un parcours historico-photographique fortement évocateur qui illustre la splendide Basilique dans le contexte visuel et panoramique de la Ville.
En partant des expérimentations photographiques de la première moitié du XIXe siècle, qui ressemblent à des tableaux ou des gravures, pour arriver aux photographies d'agence destinés aux reportages de presse, l'exposition met aussi l'accent sur le travail des photographes les plus appréciés de notre temps tels que Gianni Berengo-Gardin, Mario Cresci, David Seymour, Leonard Freed, sans oublier Mimmo Jodice et Martin Parr, opérateurs de Magnum Photos.
Complètent l’exposition des vues extrêmement rares des photographes les plus célèbres actifs à Rome au XIXe siècle Giacomo Caneva, Eugène Costant, Alfred-Nicolas Normand, Tommaso Cuccioni, Robert Eaton, Robert MacPherson, Gustavo Eugenio Chauffourier, James Anderson, Antonio et Paolo Francesco D’Alessandri.
La beauté et la solennité de la Basilique, lieu de culte de la Chrétienté par excellence, s’imposent aussi bien dans les vues des cérémonies historiques du siècle qui vient de s’achever que dans les clichés où le protagoniste absolu est le grandiose ensemble architectural de Saint-Pierre au Vatican.
Le profil sinueux et harmonieux du dôme de Michel-Ange ravit depuis 500 ans le regard des pèlerins qui arrivent à Rome et rassure avec sa beauté les Romains, qui l'aiment et en ont fait une partie intégrante de leur culture visuelle. Monument-symbole, écrin plein d'objets précieux, situé dans un emplacement géographique d'excellence, dominant, Saint-Pierre a été capturé à son tour par des millions d'objectifs photographiques.
Ce qui frappe, le long de la ligne d’horizon sur laquelle se détache le dôme de la Basilique, c'est l'infinie variété de visions qui ont enrichi la culture artistique des derniers siècles. Dans cette exposition, la sélection des œuvres, rigoureuse et sévère du point de vue historico-artistique, offre au regard des visiteurs, fixés par les diaphragmes les plus raffinés et les plus dynamiques, un panaché unique par la préciosité et la rareté des images.
Certains clichés, véritables scènes de genre, renferment cette poésie qui a caractérisé aussi la peinture du XIXe siècle des vues du Tibre entre Château Saint-Ange et le Vatican, les « barcaroli » et les pêcheurs qui animaient la vie fluviale et la vie de Borgo, l’ancien quartier qui s’étendait entre Château Saint-Ange et la place Saint-Pierre, traversé autrefois dans toute sa longueur par un ensemble très compact de bâtiments.
La construction de Via della Conciliazione porta à la démolition d’une partie de Borgo, qui était alors l’un des quartiers les plus populeux de Rome. Les photographies postérieures à 1950 témoignent de la mutation urbanistique et sociale. Mais Saint-Pierre et Rome, c’est aussi un ensemble infini de lieux, de situations, de citations de la Basilique aux jardins du Vatican, du « Passetto di Borgo » aux murs Léonins à Château Saint-Ange.
Des images qui ne s’arrêtent pas et qui présentent la place Saint-Pierre de 1853 à nos jours dans les occasions historiques et festives années saintes, élections pontificales, cérémonies religieuses, visites de personnages illustres, pour arriver aux images récentes et touchantes de la veillée funèbre et des obsèques de Jean-Paul II.
Le long du parcours expositif, il sera possible d’admirer l’évolution de la technique photographiques, des premiers papiers salés tirés à partir de négatifs sur papier en passant par les impressions à l’albumine, aux gélatines de bromure d’argent de grandes et moyennes dimensions pour aboutir aux techniques d’avant-garde.
À la fin du parcours, le visiteur pourra observer, à l’intérieur de visionneuses, de petites vues stéréoscopiques qui restituent l’effet tridimensionnel de l’image, permettant ainsi de percevoir la profondeur spatiale à travers la vision de deux images du même sujet que l'œil synthétise en une seule.
Exception faite de la dizaine d’images de Magnum Photos, les œuvres exposées proviennent des fonds du Museo di Roma –Archivio Fotografico Comunale, qui détient la collection la plus importante de photographies de Rome de 1845 à la fin du siècle et une très intéressante section moderne consacrée à la configuration urbanistique de la Ville dans le courant du XXe siècle.
Le Musée, qui possède près de vingt-cinq mille épreuves positifs et cinquante mille négatifs sur plaque en verre et sur pellicule plate, s'emploie depuis des années dans un projet d'enrichissement de la collection ayant pour but d'unifier et de conserver des témoignages importantes sur l'histoire de la photographie. Il conserve également les fonds historiques des XIXe et XXe siècles ainsi que ceux des collectionneurs et chercheurs Silvio Negro et Valerio Cianfarani et du photographe Gustavo Eugenio Chauffourier.